Cercle d’Histoire locale de Trieux

CERCLE d’HISTOIRE LOCALE de TRIEUX

Créé il y a plus de vingt ans, le Cercle d’Histoire locale de Trieux et environs vous propose de découvrir, dans cette rubrique, faits,
récits et anecdotes concernant notre localité et la vie d’autrefois afin de permettre aux anciens Triotins et aux nouveaux venus de (re-)découvrir leur lieu de vie.
Nous espérons que nos articles susciteront des vocations. Si parmi nos lecteurs se trouvent des personnes prêtent à partager leurs souvenirs
et leurs archives, ils peuvent nous contacter afin d’enrichir le contenu de futures publications.
Les publications d’images et de textes sur ce site sont sous l’entière responsabilité de l’association du Cercle d’Histoire de Trieux.

Tous les thèmes peuvent être abordés, ceux de la petite Histoire comme de la grande Histoire :
les guerres, les activités économiques et les métiers, la vie quotidienne avec ses joies et ses peines (les fêtes, l’alimentation…),
les objets devenus insolites et les faits divers.

Nous espérons ainsi vous distraire, vous faire sourire ou vous émouvoir.

Bon cheminement avec nous sur les traces de notre passé.

 

CERCLE D’HISTOIRE DE TRIEUX

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PUBLICATION MARS 2024 – N°4

FORET COMMUNALE ESPACE COLLECTIF ET ORGANISE

 Il semblerait qu’un espace échappe aux mouvements de notre société industrielle. Là, la vie suivrait-elle son cours au rythme des saisons et du temps long ? Les contes et légendes y bruisseraient-ils toujours ? Certainement ! Le loup est encore tapi au fond des bois ; les enfants peuvent en témoigner ! L’éternité, pourtant, n’est pas inscrite dans nos forêts.

Elles ont connu des fortunes variées, en fonction des climats et des transformations humaines.

Emergence et évolution de la forêt.

A la suite de la dernière grande glaciation, 9 à 10 000 ans avant notre ère, un réchauffement progressif entraîne une transformation de la flore. A la toundra succéderont pins, bouleaux puis noisetiers, tilleuls, chênes… Les humains, eux, cueillent, chassent, se déplacent…ils inventent toujours de nouveaux outils, en os, en pierre, en bois puis en métal. Ils acquièrent des capacités les conduisant à se libérer des aléas de la vie nomade. Ils construisent des habitations, sèment et pratiquent l’élevage.

La sédentarisation implique de conquérir des espace ; On déboise ! Au rythme de l’évolution de la population. Selon Fernand Braudel[1] celle-ci approche les 6 millions, en France, vers l’an mille cent. Deux siècles plus tard ont atteint environ 20 millions. Il aura fallu gagner, sur la forêt, quelque 13 millions d’hectares. Le lieu-dit « le Sart » (à la sortie de Trieux, direction Lommerange) renvoie probablement[2] à des « dessartages » (enlever troncs et racines) intervenus entre les 11ème et 13ème siècles.

Pour autant, subsiste un important espace boisé dont les droits d’usage sont primordiaux pour les collectivités rurales.

Une forêt communautaire.

Le 13ème siècle est témoin s’une forte poussée de Chartes de franchises, droits nouveaux accordés aux communautés avec, notamment, l’usage des eaux et des bois qui, au fil du temps, se trasformèrent en propriété.

La forêt communale de Trieux est composée de 3 parties :Le bois de Hasselot. Il appartenait jadi à l’abbaye de Saint-Pierremont qui l’échangea contre un prè, appartenant à la communauté de Trieux, pour y implanter des étangs, aujourd’hui disparus

Le bois de Sancy, cadeau « aux bourgeois et bourgeoises de Sancy » en 1294, par le Duc Herni de Bar[3]. Ce bois constituait une enclave sur le ban communal de Trieux jusqu’à la disparition, en 1827, de cette disposition. Sans changement de propriétaire.

Le bois du Petit Colmont, qui constitue la grande partie de l’espace boisé de la commune.

Une forêt soumise à des règles.

Dès le moyen âge, le pouvoir politique légifère pour garantir le devenir de la forêt. Les Ducs de Lorraine s’alignet, en général, sur les ordonnances françaises. L’ordonnance de Colbert (1669) précise :

– Les bois doivent être séparés des champs par des fossés et délimités par des pieds corniers[4] ou des bornes, souvent visible encore actuellement ;

– Les coupes sont réglementées. ¼ du bois est mis en réserve, le reste est délimité en 25 parcelles, reliées entre elles par des sentiers. Elles seront exploitées, à tour de rôle, durant 25 années.

Ces règles sont commandées par le souci de rationaliser l’exploitation de cette richesse naturelle.

Une richesse au service de tous.

Toutes les familles tiraient profit de la forêt, surtout, comme c’est le cas à Trieux, lorsque c’elle-ci est propriété collective. Reportons nous au 18ème s. Chaque année la parcelle destinée à la coupe est répartie, par tirage au sort, en autant de lots qu’il y a de familles. A trieux, chacune d’entre elles dispose d’une superficie d’environ 550 m2 dont l’exploitation sera destinée au chauffage domestique. Mais, qu »en est-il du quart de réserve ?

Il couvre près de 50 ha. Son usage répond aux multiples besoins d’une société rurale, essentiellement agricole. Le bois est la matière première dans la fabrication des charrettes, tombereaux, roues, charpentes, fenêtres, portes…Cette économie génère de nombreux métiers : menuisiers, charpentiers, charrons, maréchaux-ferrants, tonneliers, bûcherons, scieurs de long…

Et puis, l’industrie sidérurgique, née dans le pays haut, bien avant la Révolution industrielle[5], est grande consommatrice de charbon de bois[6]. Ainsi, le métier de charbonnier est fort répandu dans la région[7]. A Avril, par exemple, on en dénombre une trentaine à la fin de l’ancien régime[8].. D’ailleurs, certains terrains agricoles[9] ont conservé traces de la carbonisation du bois sous forme de cercle de terre noircie. Parfois, les charbonnières étaient siruées en pleine forêt[10]. Dans ce cas, subsistent des morceaux de charbon de bois.

Autre grand usage de la forêt, la vaine pâture. Le troupeau communal, à certaines périodes de l’année, peut se nourrir en forêt, à la condition que les taillis soient suffisamment développés. Les porcs, eux, se régalent des fruits du chêne et du hêtre.

Quant au quart de réserve, là où les arbres prennent de l’envergure, il constituait la ressource essentielle des communautés.

Une réserve pour financer des travaux coûteux. Ainsi, la commune de Lommerange est autorisée, en 1811, à financer les travaux de réfection du presbytaire, s’élevant à 1204 francs, sur son ¼ de réserve dont elle vient de recevoir 10 416 francs pour le produit d’un tiers de cette réserve. Donc, la vente totale aurait représenté environ 31 200 francs. Cette somme aurait permis l’achat de 7 belles maisons avec jardin.

A Trieux, le coût, 14 429 fr, de la partie de l’église reconstruite en 1822 (nef et choeur) a, de même, été assuré par des recettes de la vente de bois. La reconstruction du clocher, en 1851, fut assurée dans les mêmes conditions.

Si, maintenant, d’autres sources de financement alimentent les ressources des communes, la forêt n’en a pas moins conservée une fonction essentielle.

Forêt, source de vie, de mystère et de bonheur.

Promeneurs, à la ballade bienfaitrice, après avoir jeté votre dévolu sur les champignons, portez votre regard sur des vestiges couvert de mousse, vous y lirez peut-être quelques lettres évocatrices de notre histoire. Comme celles F et D sur d’anciennes bornes frontières, à l’image de celle posée près du Monument aux morts. Par aillkeurs, la forêt conserve une double utilité, économique et écologique.

Matière première renouvelable, elle a de beaux jours devant elle, à la condition que les modifications climatiques ne viennent pas réduire la résistance des forêts aux maladies ou favoriser l’expansion de parasites.

La forêt a toujours été facteur d’équilibre écologique (préservation de la flore et de la faune) et de régulation du climat par l’absorption de dioxine de carbone, et la production d’oxygène.

Le réchauffement climatique met à mal cette permanence d’une forêt protectrice.

La « sagesse » prendra-t-elle le pas sur des intérêts à courts termes ?

Daniel Sommen

 

[1]     Fernand Braudel, L’identité de la France, les Hommes et les Choses, ed. Flammarion 1990, p. 136.

[2]     Hypothèse cohérente, puisque la ferme du Sart appartenait à la riche abbaye de St-Pierremont, construite au début du 11ème s.

[3]     Avant la fusion des duchés de Bar et de Lorraine, au 15ème siècle, notre secteur dépendait du uché de Bar.

[4]     Arbres plantés aux angles du bois.

[5]     Dans des champs, à la sortie de Trieux, des morceaux de machefer témoignent d’une industrie métallurgique à l’époque gallo-romaine.

[6]     Lorsque le charbon à coke s’imposa comme énergie dans les hauts-fourneaux, les charbonnières s’éteignirent.

[7]     La proximité des forges de Moyeuvre et Hayange en étant la raison.

[8]     La commune d’Avril possède 1028 ha de forêt.

[9]     Cercles visibles dans le champ, à gauche de la route, en face de la ferme « la tuilerie », avant Avril, lorsque la terre est nue.

[10]  On en trouve au bord de Chevillon, dans le bois de Trieux.

 

PUBLICATION JANVIER 2024 – N°3

ALLER/RETOUR SUR LA GRANDE GREVE (14 octobre/31 décembre)

S’il est un événement marquant à Trieux, c’est bien la Grande Grève des mineurs en 1963.

De part sa durée, 79 jours d’occupation, un record ! De part l’élan de solidarité qu’elle a suscité, un exemple ! Bien sûr. Mais sa place dans l’Histoire sociale, tient aussi à son caractère emblématique d’entrée dans un processus de liquidation[1] du bassin ferrifère lorrain. Cette grève est « l’une des premières grandes ripostes du prolétariat contre la politique de « restructuration » du capitalisme français[2] ».

Dès lors, garder Mémoire de ce passé devient une nécessité, en tentant d’éviter le piège de l’hagiographie. Il s’agit moins de construire une histoire relevant du « Roman  local » que de jeter un regard lucide,sur une aventure humaine, porteuse d’enseignements.

L’objet de cet article est donc de relater et de s’interroger sur les déterminants, le déroulé, le bilan et les leçons à tirer de cette grève emblématique.

Les déterminants.

Le mineur de fer appartient à une corporation qui a pris l’habitude de prendre son destin en main, de ne jamais s’incliner, de revendiquer des conditions de travail et des salaires décents. Il n’hésite guère à donner de sa personnes (défense de la Patrie, luttes sociales…)

Cet esprit combatif relève d’une conscience politique, alimentée de strates entremêlées, plongeant leurs racines dans la Révolution française, la Commune de Paris (18 mars 1871/28 mai 1871), les luttes anti-fascistes entre les deux-guerre, et l’explosion sociale de 1936, la Résistance au cours de la deuxième Guerre Mondiale.

Ces temps forts, sont cultivés et réactualisés, par les syndicalistes révolutionnaires (CGT avec 60% de mineurs syndiqués) et les militants politiques de gauche (communistes et socialistes).

les grands principes des Droits de l’Humain :

  • les êtres Humains naissent libres et égaux en droits ; ils… doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. (article premier de la déclaration universelle des droits humains.
  • La démocratie (du bas vers le haut) implique la connaissance ;
  • le refus d’un ordre dans lequel richesses et pouvoirs sont réunis dans quelques mains.

A cette histoire longue, dont nombre de mineurs sont porteurs, s’ajoute le constat d’avoir contribué activement au développement économique de la nation et à l’enrichissement des Maîtres de forges. La conscience de classe ne peut qu’en être confortée.

Ainsi, les conditions d’une révolte déterminée étaient réunies à l’annonce des 258 licenciements. L’occupation du Fond, s’imposa, tout naturellement[3].

 Occupation sous terre (moins 300 m)[4].

L’organisation s’inspire du modèle scoutiste auquel de nombreux mineurs ont été familiarisés. Un texte, rédigé au fond, codifie les règles de vie.

Les hommes sont répartis en équipe, ils assument, à tour de rôle la police, le fonctionnement du réfectoire, le grand nettoyage, le ravitaillement et l’entretien des W.C. On lit, on joue, on chante, on débat (donc on se forme, économiquement, politiquement, sociologiquement…), on se soutient (si besoin est). Ce biais humaniste, conforme à l’esprit d’une « République de copains », conforte la cohésion. On retrouve l’air du dehors après trois longues nuits ou à l’occasion de manifestations ;

Donner de la visibilité au Mouvement.

Très vite, la Solidarité Populaire prit forme (soutien moral, dons en argent ou en nourriture). Mais, compte tenu de l’enjeu (devenir économique d’une région et d’une profession) il importait de donner au conflit une dimension nationale. De multiples manifestations (dont la Marche sur Metz, le 6 novembre), un débat sur l’avenir des mines à la chambre des députés, des reportages dans les médias nationaux ne suffirent pas à infléchir la position patronale dont les investissements sont maintenant portés vers les gisements de minerais outre-mer et le complexe sidérurgique (Usinor) de Dunkerque qui, précisément, commence à fonctionner en cette année noire de 1963[5]. La question qui se pose alors : pourquoi les propriétaires des mines n’ont pas investis, en Lorraine, dans des industries de transformation de l’acier ? Et pourquoi l’État ne les y a pas incités, lui qui a déboursé des sommes fabuleuses en infrastructure à Dunkerque, et qui s’apprête à recommencer à Fos/Mer ? Les profits réalisés dans les mines étaient pourtant très conséquents. Par exemple, entre 1952 et 1959, les dépenses salariales dans les mines sont passé de 404,4 à 691,9 millions (+ 71%), alors que dans le même temps la valeur du minerai vendu est passé de 864,4 à 2353,2 millions (+ 172%).[6]

L’État, lui, semblait jouer les arbitres. Mais la défection des parlementaires lorrains (tous proches du Pouvoir gaulliste) lors des États Généraux du 8 décembre apparaît comme un reflet des positions gouvernementales. Dès lors, face à la crainte de l’enlisement de l’action, et aux menaces de fermeture de la mine, est venu le temps des compromis.

La direction syndicale mit tout son poids pour convaincre les mineurs d’accepter de reprendre le travail. Après 5 heures de vifs débats, c ‘est la « mort dans l’âme », « qu’on finit, non pas par accepter, mais par se résigner, à contrecœur »[7].

Bilan de ces intenses 79 jours.

Si l’on compare les revendications originelles avec les mesures obtenues on devrait évoquer une victoire sans appel du patronat, atténuée par la mise en place d’une formation professionnelle et de quelques mesures positives à courts termes (primes de licenciements, maintien provisoire dans le logement…) et d’autres qui suivirent, comme la retraite anticipée après 30 ans de mine.

Mais la réalité est plus complexe, car elles touche à des aspects moins mesurables qui renvoient à l’estime de soi et à la Dignité Humaine. Les acteurs de cette « épopée », y compris les femmes, ont refusé de courber l’échine, et ça, c’est une Victoire sur la fatalité, qu’aucun pouvoir politique ou économique ne pourra leur contester. L’essentiel, alors, n’est-il pas de s’être prouvé à soi-même, en osmose avec d’autres, qu’être humain c’est Résister !

La solidarité, en acte, aura permis d’indiquer le chemin conduisant au refus des diktats, et sur lequel s’engagèrent ceux qui eurent à faire face aux multiples plans de « restructuration » dont la Lorraine eut à souffrir.

Et, s’il est une leçon à tirer : l’action collective, la solidarité, même s’ils ne peuvent renverser les montagnes, grandissent les Humains ;

Résister[8] n’est jamais vain !

Daniel Sommen

[1]           Entre 1961 et 1963, dans plusieurs « petites » mines (à Villerupt, Volmerange, Ottange, Bouligny), des mesures de réuctions d’effectifs furent prises, entraînant la création d’un Comité de Défense du bassin.

[2]           Gérard Noiriel, blog : tenir la grève à Noël, une histoire de fierté pour le monde ouvrier.

[3]           Déjà en mars 1951, les mineurs de Trieux avaient occupés le Fond durant 17 jours ; cette année là, ils obtinrent une augmentation des salaires de presque 40%.

[4]           Pour davantage de détails sur cette partie, ainsi que sur la suivante, nous renvoyons au livre que nous avons publié à l’occasion du 55ème anniversaire de cette grève : Trieux 1963 Grande Grève, 79 jours d’offensive et de solidarité.

[5]           1963, c’est aussi le lancement du futur chantier de Fos/mer, érigé, lui aussi avec une participation financière de l’Etat

[6]           Entre 1952 et 1959, la mécanisation poussée a entraîné une baisse des salires par tonne produite.

[7]           Résultats du vote : inscrits, 430 ; votants, 384 ; exprimés, 360 ; poursuite de la grève, 145 (40,3% ; fin de la grève, 214 (59,7%.

[8]           Bertolt Brecht : « celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu »

PUBLICATION OCTOBRE 2023 – N°2

LES CONSCRITS DE LA CLASSE 1961 (nés en 1941)

Le Conseil de Révision
Avant leur incorporation, les jeunes gens passent le Conseil de révision ; tous les garçons du canton d’Audun-le-Roman, dans la tenue de nudiste, passent devant les personnalités civiles et militaires et sont déclarés « bons pour le service », « inaptes (définitivement ou provisoirement) ». A Trieux, la classe 61 c’est 15 garçons et 10 filles. Tout cela s’arrose et se fête gaiement. Les garçons sont décorés de breloques et quincailleries tricolores etc…
Recueillement devant le Monument aux morts, en présence du Maire, de leur parrain et marraine.

Le soir
Toute cette jeunesse est réunie autour d’un repas. S’ensuit un bal avec l’élection de la Madelon et de ses demoiselles d’honneur. C’est un beau succès, de joie, de musique, de camaraderie et aussi financier. En effet, tous frais payés, il reste un magot dont il faut trouver l’utilisation. La décision est prise : ce sera une virée à Esch/Alzette.

Esch
Le lendemain, la joyeuse bande (garçons et filles) prend, en bus privé, la direction du Luxembourg. Ils sont déjà favorables aux transports collectifs ! Ils sont aussi patriotes : ils emportent leur drapeau ; ça fait un point de ralliement et d’encouragement, nous sommes encore tous fatigués de la veille.
Le bus nous dépose entre les deux dancings à succès Heim et Rossi, et la petite bande se met à déambuler dans une rue à gauche en descendant. La joie débordante se transforme, on ne sait pas pourquoi, en slogans peu sympathiques pour la Grande Duchesse et le Grand-Duc ! Est-ce la fatigue, l’esprit de groupe ?

La police.
En seulement quelques minutes, les voilà bloqués, par deux motards policiers, en bas de la rue, suivis d’un panier à salade (fourgon) et d’une grosse voiture américaine de police en haut. Sans violence, mais avec fermeté, les policiers font monter la joyeuse bande dans un véhicule propre dont les côtés sont habillés de contreplaqué tout neuf. Ils arrivent dans un bâtiment inconnu avec une cour. Les portes arrière s’ouvrent laissant apparaître le chef de la police qui nous montre sa mauvaise humeur, subitement augmentée par…

L’incident
… par l’expulsion – mal odorante, colorée du lointain repas de la veille – d’un vomi sur le beau contreplaqué du panier à salade. Le chef reste silencieux, digne. Il fait venir un torchon, un seau. Des volontaires muets, dans un silence pesant, sous l’œil d’une foule attirée par l’incident, essaient de réparer l’innommable.

Le discours
Il est bien tourné, expressif. Nous apprenons qu’on est ici au Luxembourg, qu’on aille faire le b…. en France. Que les responsables du pays méritent le respect. Nous sommes tous convaincus de ces vérités et proposons de retourner dans notre bus. Pas question, nous repartons jusqu’à la frontière dans le panier à salade après avoir prévenu notre chauffeur.

La légende
À la suite de ces quelques péripéties, des légendes naissent plus ou moins proches de la vérité historique :
– le chef de la police aurait téléphoné à une ou deux personnalités politiques françaises qui auraient calmé le jeu ;
– tout content, les conscrits se sont arrêtés à Crusnes pour (re)défiler derrière leur drapeau ;
– à toi d’imaginer…

L’avenir
Maintenant que les bus réguliers relient Trieux au Luxembourg sept fois par jour, maintenant que les descendants de la Grande Duchesse et du Grand-Duc viennent rendre des visites d’amitié à Thionville ou Longwy, je pense qu’il est temps de demander pardon pour nos coupables attitudes d’irrespect voilà 64 ans…
Mais pareil épisode ne risque plus de se reproduire puisque le Conseil de Révision a vécu avec la fin du Service militaire universel ; et avec elle, la disparition d’un rite qui marquait la transition vers la vie adulte. De jeunesse insouciante, on devenait Homme destiné à une responsabilité majeure : la défense de la Patrie.
Ce rite de passage pouvait-il s’accompagner sans festivités ouvertes à tous ?         René Devaux

ORIGINES DE LA CONSCRIPTION EN FRANCE

« Tout français est soldat et se doit à la défense de la patrie » précise dans son article premier la loi Jourdain, en 1798, instituant la conscription en France. Mais, jusque-là, comment étaient recrutés les militaires ? Il nous faut distinguer la période antérieure à la Révolution de celle des premières années qui ont suivi 1789.

Sous les régimes monarchiques, les armées étaient constituées de volontaires placés sous le commandement de nobles ; en effet, pratiquement aucun roturier ne pouvait prétendre accéder à un grade d’officier. La suppression des privilèges conduisit à l’élection, par la troupe, des officiers sur la base du mérite, tant dans les armées que des Gardes Nationales. Celles-ci, formées dans chaque commune, ont pour fonction la défense de la nation.
A Trieux, en juin 1790, quarante-neuf citoyens se portent volontaires pour constituer la Garde Nationale. François Moraux est désigné commandant, Pierre Nicolas devient capitaine.


Figure : membre de la Garde Nationale. Gravure tirée de « Révolution française, images et récits », Michel Vovelle, éd. Messidor, 1986

Avant l’instauration de la conscription, l’appel aux volontaires, défenseurs de la Patrie (et de la Révolution), face à l’hostilité des coalisations étrangères fut organisé, notamment en 1791 et en 1792 quand la Patrie fut « déclarée en danger ». En 1791, l’Assemblée Constituante organisa la levée de 100 000 volontaires. Ainsi, à Trieux, Joseph Jandin (26 ans), Jean-Françis Jandin (25 ans), jean-Nicolas Dubois (22 ans), Charles des Indes (20 ans), Nicolas Gombert (20 ans) prirent les armes.

En 1792, 200 000 volontaires (dont l’enthousiasme fut inégal : réel dans les régions frontalières, faible dans certaines régions, l’ouest par exemple) furent nécessaires pour enrayer l’avancée des troupes autrichiennes et prussiennes. La « Victoire » de Valmy (20/09/1792) effaça les précédentes défaites et entraîna l’instauration de la République.

La poursuite des hostilités entraîna des levées de soldats en fonction des besoins, et la durée « sous les drapeaux » variait en fonction de la conjoncture. L’instauration de la conscription porta, sous le 1er empire, le temps d’incorporation à 6 ans minimum pour ceux que le tirage au sort avait désigné (30 à 40% des conscrits) (il était possible de se faire remplacer). Néanmoins, les effectifs incorporés allèrent crescendo, puisque l’effectif de 65 000 hommes en 1804 atteignit 340 000 en 1811 et même 857 000 en 1813. Les guerres menées sous le 1er Empire, et notamment, la meurtrière campagne de Russie (1812) explique cela.

 

 

 

 

 

 

 

Figure : 1er Empire, la Retraite de Russie (1812)

Le système du tirage au sort perdura jusqu’à l’instauration du service obligatoire pour tous avec l’instauration de la 3ème République.       D.S

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publications (avec nombreuse photos) disponibles du Cercle d’histoire.
– Trieux-Tucquegnieux, destins croisés en sol mineur. Ouvrage collectif, 108 pages. 10 euros.
– Trieux 1963, Grande grève. Daniel Sommen. 132 pages. 10 euros
– Un village sous la domination allemande. Bernard Ragazzini, Daniel Sommen. 180 pages. 15 euros.
Pour passer commande : 07 68 34 07 80

 

PUBLICATION SEPTEMBRE 2023 – N°1

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UN TRAITE … INTRAITABLE !

Trieux-Lommerange : de mains dans mains   à   dos contre dos

Dans la foulée de la défaite [1] française, face au royaume de Prusse, en 1870 et 1871, les départements actuels du Bas-Rhin, de Haut-Rhin et de Moselle sont annexés à l’empire allemand. Le nouveau tracé des frontières, va impacter, durablement, nos relations avec les voisins de Lommerange. En effet, ces deux villages, unis par des liens politiques, économiques et culturels historiques, se retrouvent appartenir à deux pays aux antagonismes forts.

Attachons-nous au déroulé des relations entre les communautés de Lommerange et Trieux, aux cours de ces derniers siècles, avant de mesurer les conséquences engendrées par la fracture de notre territoire.

Des siècles sous le même toit.

Sous l’ancien régime, nos deux villages appartenaient à la Mairie du Sart de Trieux. Ainsi, par exemple, le seigneur de ces lieux, François de Serainchamps, désigna [2] Etienne Nicolas, laboureur à Lommerange, Maire. A jean-Nicolas Jacques, de Trieux, il confia la charge Lieutenant de Maire (Adjoint au Maire, en quelque sorte). Et lorsqu’entre ces deux villes-sœurs des divergences apparaissaient, les habitants se réunissaient entre eux pour trouver une solution [3]. En effet, les relations pouvaient parfois être tendues. L’objet des tensions ? la gestion conjointe du Ban Commun (B.C).

La source de discordes

Deux villages (des hameaux plus probablement), entre Trieux et Lommerange, existaient jusque ‘à la fin du 15ème siècle, Thor et Hamerange. Ruinés, après le passage des troupes du Duc de Bourgogne, leurs territoires furent réunis et « baptisés », alors, de Ban Commun. Les troupeaux des deux communautés, emmenés chacune par un berger, pouvaient pâturer sur l’espace laissé en jachère (la pratique de l’assolement triennal consistait à la rotation des cultures et à la mise en repos d’un tiers des terres) et celui des champs après récolte. Si l’entente sur les modalités de gestion technique de ce B.C était réelle, Par contre, les habitants de Lommerange, très majoritairement propriétaires des champs du B.C, pouvaient se sentir frustrés de devoir accueillir, sur leur terre, le troupeau de leur voisin. Frustration accentuée par la levée, sur ce ban, des dîmes (prélèvement religieux sur les récoltes, 1/12ème généralement) au profit du curé de Trieux. D’ailleurs, les quelques paroissiens vivant au moulin Malsage (inclus dans le B.C), à deux pas de Lommerange, dépendaient de la communauté de Trieux.

Un jugement, rendu dès les premiers temps de la Révolution, supprima cet espace commun et délimita les limites communales ; apportant, de facto, un vent de concorde. Mais, moins d’un siècle plus tard, si la France vaincue gagna la République, elle perdit une partie de son territoire.

Trieux, ville frontière

Figure 1: 1871, conséquences territoriales du traité de Francfort

En février 1871, la nouvelle frontière est tracée. La ville allemande la plus proche : Hayange. Mais, les français voulait conserver Belfort ; alors, en contrepartie, ils cédèrent, notamment, Aumetz, Nilvange, Knutange, Fontoy et Lommerange. Le traité de Francfort, le 10 mai 1871, entérina le tracé définitif [4].

Douloureux scénario pour les habitants de Lommerange [5] (rebaptisé Lomeringen), qui marquèrent leur attachement à la France en continuant de s’exprimer dans notre langue. Ainsi, les délibérations du Conseil Municipal ne furent rédigées en allemand qu’entre 1914 et 1918 (l’administration de guerre prenant les choses en main). De l’autre côté de la frontière, dorénavant, on assiste à un transfert de population vers Trieux.

 

 

 

 

 

Figure 2 : de 1871 à 1918, frontière franco-allemande, entre Trieux et Lommerange

Trieux, depuis le milieu du 19ème siècle, est en voie de désertification. La ville perd régulièrement des habitants. Pour autant, la population augmente (de 370 à 420 entre 1866 et 1872) par l’arrivée de 15 douaniers et leurs familles, 74 personnes, et de 21 autres en provenance de la Moselle annexée [6], dont 5 de Lommerange. La présence des douaniers, symbole vivant des annexions, ne pouvait que renforcer les convictions patriotiques et l’espoir d’un retour des provinces perdues.

 

 

 

 

Une frontière qui saute, une joie explosive, mais une séparation qui durera

Figure 3 : Novembre 1918, départ des envahisseurs de Trieux

Dès le 11 novembre 1918, les drapeaux français, interdits en Moselle depuis 1871 et à Trieux durant l’occupation allemande, sortis de leur cachette, ou confectionnés à la hâte, fleurissent nos villages. Les nombreux absents (dont les noms figurent aujourd’hui sur les Monuments aux Morts) auraient pu contenir les élans festifs ; mais l’euphorie de la délivrance provoqua une explosion… de bonheur. Comment s’imaginer la fièvre joyeuse ambiante ? Revivons la joie ambiante, en suivant les festivités contées par un témoin, M. Dezavelle Emile (texte inédit, indépendant de celui présenté dans notre ouvrage, Un Village sous la domination allemande).

 

 

 

 

Mardi 19 novembre 1918.

« Les boches sont repartis. Depuis samedi 16 à 4 h du soir il n’en est plus passé.

Lundi 18 nous avons vu que les américains étaient à Sancy. La jeunesse d’ici a voulu aller les voir et plusieurs hommes ont suivi.

Aujourd’hui, garçons et filles, accordéon en tête avec Decompte, Mirjolet et moi sommes allés en groupe avec un américain. Nous avons chanté la Marseillaise tout le long des rues de Lommerange et Fontoy. On nous a bien accueillis, nous avons mis les gens en mouvement, crié : « Vive la France ! ». Il y avait grande foule dans les rues. Cela faisait 50 ans qu’à Fontoy on n’avait plus entendu la Marseillaise dans les rues. Les maisons sont pavoisées aux couleurs françaises. Peu de maison n’ont pas leur drapeau, on pourrait sans doute les montrer du doigt. Lommerange aussi est bien pavoisé, il y a des arcs de triomphe. Le maire de Fontoy nous a payé à tous un petit verre d’eau de vie, nous étions une cinquantaine.

J’ai été le promoteur de l’arc de triomphe placé à l’entrée de la route d’Avril.

Jeudi 21 novembre 1918.

J’ai organisé une sorte de cavalcade. Sur un chariot nous avons fait et habillé une espèce de soldat allemand avec casque à pic, bien bourré de paille, et enchaîné ; c’était l’effigie de Guillaume. Nous l’avons promené ainsi dans les rues en chantant et hurlant montrant le bandit enchaîné. Les gens riaient fort depuis leurs portes. C’était de la folie. »

Reste à revenir sur le traité de Francfort.

Se pose alors le retour aux anciennes limites du département. En janvier 1919, le Conseil Municipal de Trieux s’associe à une délibération des élus de Briey réclamant la réintégration de l’arrondissement de Briey à son département d’origine, la Moselle [7] :

« Le Conseil de Trieux après avoir délibéré, vote à l’unanimité la résolution suivante :

Interprète des vœux de la population, le conseil municipal de Briey ne saurait souscrire aux motifs invoqués par la municipalité de Nancy pour tenter de faire maintenir l’arrondissement de Briey dans le département de la Moselle et ce pour les raisons suivantes :

Les anciens départements arrachés à la France ou démembrés en 1870 doivent reprendre leurs anciennes limites de façon que soit complètement effacée la suprême de l’injustice.

La population de l’arrondissement de Briey, avant tout, doit être consultée sur la détermination de son sort. Cette reconstitution de l’ancien arrondissement de Briey a pour la population de cet arrondissement un intérêt capital ; elles entendent que des localités importantes par la nature de leurs industries reprennent leur place dans le cadre administratif de l’arrondissement.

La situation géographique indique suffisamment tout l’intérêt de l’arrondissement de Briey d’être rattaché au département de la Moselle. Briey est situé à 27 km de Metz et à 84 km de Nancy, la distance Longwy de Nancy est de 130 km alors qu’il y a 70 km entre Longwy et Metz.

L’arrondissement de Briey conservera un souvenir ineffaçable de la collaboration féconde qui l’a uni aux autres parties du département de Meurthe-et-Moselle pendant près d’un demi-siècle… Pendant 48 ans, les habitants de l’ancien département de la Moselle ont vécu avec la pensée toujours présente qu’un jour viendrait qu’ils pourraient être réunis à leurs frères qui avaient été brutalement séparés d’eux. Cette heure a sonné et il faut que soient à jamais effacé toutes les traces du démembrement de la Lorraine.

La population de Briey et des communes de l’arrondissement qui a subi pendant 52 mois le joug de l’envahisseur, qui a vu détruire ou piller ses maisons, anéantir ses usines, qui a enduré des vexations de toute sorte et les pires souffrances matérielles et morales a le droit incontestable devant les pouvoirs publics de faire entendre sa voix et de revendiquer sa place historique et géographique dans le département de la Moselle. »

Briey, le 29 janvier 1919.         Signatures (pour approbation) des membres du CM de Trieux.

Cette logique revendication resta vœux pieux. Pourtant, la victoire du Cartel des gauches en 1924 fit naître des espoirs puisque le gouvernement Herriot veut appliquer en Moselle/Alsace les lois laïques. Mais, une double opposition vint enrayer ce projet. Celle  des élus de M & M, voulant conserver les richesses minières de l’arrondissement de Briey, Et surtout celle du clergé de Moselle [8] et d’Alsace, ralliant la majorité de la population à ses craintes de perdre les avantages liés à l’application du Concordat [9], se retrouvèrent pour maintenir le statu quo.

C’est ainsi, que continuent à se faire sentir, aujourd’hui encore, des effets d’un traité, devenue « intraitable », imposé à la France, celui de Francfort. Et aujourd’hui, est-ce que l’ombre du fatalisme ne masquerait-elle pas la réflexion sur cette question des limites territoriales ?

Auteur : Daniel Sommen

NOTES DE L’AUTEUR :

[1] La guerre de 1870 trouve sa source dans les antagonismes opposant la France à la Prusse. D’un côté, une Prusse conquérente, œuvrant avec succès à l’unification allemande. En face, une France, son Empereur (Napoléon III) éprise de grandeur, et demandant, en vain, des compensations (retour aux frontières de 1814), afin de rééquilibrer la puissance grandissante de son voisin. Et c’est ainsi, que le contentieux franco-allemand conduisit l’Empereur français à entrer en guerre, alors que, militairement, elle n’était pas prête.

[2] AD Moselle, B 7278

[3] AD Moselle, H 3349

[4] Le traité de Francfort sera approuvé par les députés, à l’exception de l’ensemble des députés mosellans et alsaciens.

[5] 25% des habitants de Lommerange optèrent pour la nationalité française, et durent quitter la Moselle

[6] La chute de la démographie reprit son cours, puisque, en 1901, les chiffres de la population étaient tombés à 258.

[7] La même demande, par les mêmes acteurs, fut déposée au sortir de la deuxième Guerre Mondiale en 1945.

[8] En quelques jours, 250 000 personnes signèrent, en Moselle, une pétition initiée par le clergé.

[9] Concordat : accord, en 1801, entre le pape et Napoléon 1er prévoyant, notamment, la rémunération du clergé et l’enseignement religieux obligatoire à l’école. La loi de séparation des églises et de l’état, en 1905, mit fin au concordat.


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